Le nom de Narcisse douteux, donné à cette espèce par M. Gouan, exprime la diliculté qu’on éprouve à le distinguer des espèces voisines, et particulièrement des variétés à fleurs blanchâtres du Narcissus Tazetta: cependant il mérite d’en étre séparé; et cette séparation avait dejà été sentie par les anciens, auxquels on est souvent dans le cas de revenir lorsqu’on s’occupe de plantes d’Europe ou de Heurs d’ornement.
Le Narcisse douteux a la bulbe ovoïde, un peu plus grosse qu’une noix. Ses feuilles, toutes radicales comme dans les espèces de ce genre, sont à peu près planes, d’un vert glauque, linéaires, larges de deux à trois lignes dans leur état naturel, terminées en pointe peu aigue; il arrive souvent qu’au moment de la fleuraison le bout des feuilles est sec ou comme rongé, ainsi qu’on le voit dans la figure de Gaspard Bauhin. Dans la plante cultivée, les feuilles sont du double plus larges que dans les individus sauvages.
La hampe s’élève un peu plus que les feuilles; elle se distingue de celle du Narcisse Tazette, en ce qu’elle est lisse et point relevée par des nervures saillantes, comprimée avec les deux bords obtus et arrondis, et non munie de bords an-guleux. Dans les individus sauvages, jai vu la hampe torse sur elle-même; mais je n’ai point remarqué ce caractère sur les individus cultivés, et je ne le crois pas constant.
Les fleurs sont constamment d’un blane de neige, moins grandes et moins odorantes que dans le Tazette; elles sont presque toujours au nombre de trois dans la plante sauvage, au nombre de trois à six dans les individus cultivés; elles sont portées sur autant de pédicelles anguleux, inégaux, qui sortent d’une spathe d’une seule pièce.
Le tube de la fleur est eylindrique, verdatre à sa base; à peine plus large au sommet; il se divise en six segments ovales, égaux entre eux, ouverts hori-zontalement, longs de quatre lignes. La couronne est en forme de godet, un peu plus longue que le tiers du pétale, légèrement resserrée à son orifice; plus ouverte que dans le Narcisse Tazette, légèrement, mais constamment denticulée sur les bords. Les étamines naissent dans le tube, et les plus longues atteignent à peine la base de la couronne; le style est plus court que les plus courtes étamines.
Le Narcisse douteux croit naturellement dans les lieux pierreux du midi de la France, près Montpellier, Cette, Aix, Avignon, Nice, ete. Il mérite d’étre cultivé dans les jardins des amateurs, à cause de la délicatesse de ses fleurs.
On le cultive dans le jardin des plantes de Montpellier, mais la figure et la description ci-jointes ont été faites d’après la plante sauvage.
Fam. des Narcisses. Juss.—Hexandrie monogynie. Lin.
The original French description of this flower is transcribed here from original scans rather than using an automated translation service to preserve the author’s original voice in the time it was written. Automated translation is available but can be prone to mistakes.