La Jonquille diffère de toutes les autres espèces de Narcisses par ses feuilles demi-cylindriques, a-peu-près en forme d’alène, asses semblables à celles des Jones, d’oi on a tiré son nom. Elle se reconnait encore à la couleur particulière de ses fleurs et à son godet court et en forme de cloche: sa bulbe est alongée, recouverte d’une tunique brune; ses feuilles sont droites, lisses; sa hampe est droite, tendre, sillonnée, un peu anguleuse, terminée par une spathe scarieuse et d’une senle pièce; les fleurs sont portées sur des pédoneules inégaux, le plus souvent dirigées du même côté: dans les individus cultivés, leur nombre varie de deux à sept; dans les individus sauvages, il ne s’y trouve ordinairement que deux à trois fleurs, et quelquefois une seule: ces fleurs sont plus petites que dans les autres Narcisses, mais remarquables par la suavité de leur parfum; leur tube est grêle, cylindrique; leur limbe est à six lanières ovales, presque arrondies, terminées par une petite pointe; leur godet est très-court, légèrement crénele; il offre à son entrée les anthères des trois étamines supérieures, tandis que les trois inférieures sont cachées dans le tube.
La Jonquille est indigène des prairies humides de l’Europe méridionale. Clasins dit qu’elle croit spontanément en Espagne, pris de Tolède,1 et entre Cadix et Séville. Linne l’indique aussi comme originaire de l’Orient. En France, elle se trouve aux environs d’Aix en Provence, selon M. Gérard; dans le bas Languedoc, près Montpellier, selon M. Gouan, et a été trouvée sur les Pyrénées, dans les prairies de Gèdres, par M. Ramond: on assure aussi qu’elle est sauvage aux environs d’Abbeville; mais il est probable qu’on y trouve seulement des individas échappés des jardins.
La Jonquille est du petit nombre des plantes indigènes que nous cultivons dans les jardins d’ornement, et elle s’y conserve sans altération an milieu des nombreuses variations que subissent toutes les autres plantes cultivées. Il parait que les soins de l’homme n’ont pu parvenir qu’à augmenter un peu le nombre ordinaire de ses fleurs, et à les faire doubler; encore même on cultive autant de Jonquilles simples que de Jonquilles doubles. Leur mérite consiste dans leur odeur, qui est très-suave lorsquon la respire en plein air ou en petite quantité, mais qui est dangereuse pour les personnes nerveuses, lorsqu’elle a trop d’intensité. On doit éviter de placer des Jonquilles dans les appartements fermés, et surtout dans les chambres à coucher.
Cette plante craint peu le froid, et supporte même les gelées de nos climats. On la plante dans une bonne terre franche sans fumier; mais on remarque qu’au bout de quelques années, elle dépérit lorsqu’on la laisse dans le même terrain; ce qui fait qu’on doit enlever chaque année les oignons, pour les replacer dans de la terre nouvelle.
Fam. des Narcisses. Juss.—Hexandrie monogynie. Lin.
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