Une bulbe ovoïde, solide, blanche, garnie de cayeux nombreux autour de sa base, et placée profondément en terre, donne naissance à plusieurs feuilles étroites, entières, courbées en canal, convexes en dehors, peu pointues, droites à leur base, étalées dans leur partie supérieure: d’entre ces feuilles s’élève une hampe longue de a décimètres, droite, terminée par un petit nombre de fleurs blanches; ces fleurs sont portées sur des pédoncules, dont les inférieurs sont fort longs, de sorte qu’elles paraissent disposées en corymbe lâche, ou en fausse ombelle, quoiqu’elles soient réellement disposées en grappe, comme dans presque toutes les liliacées; à la base de chaque pédicelle est une bractée longue, étroite, membraneuse et blanchâtre.
La corolle est à six parties profondes, de forme oblongue, pointues au sommet, d’un blane de lait en dedans, marquées en dehors d’une large bande verte; devant chaque lanière de la corolle est une étamine dont le filet est blanc, comprimé, pointu; les trois filets placés devant les lanières extérieures sont plus larges que les autres. L’ovaire est d’un jaune verdâtre, surmonté d’un style et de 3 stigmates; la capsule est à six angles, à trois loges, à trois valves, chargées chacune d’une cloison sur leur face interne.
Cette plante croit dans les champs et les lieux cultivés; on la trouve dans toute l’Europe tempérée et méridionale, et dans le nord de l’Afrique. ♃.
Elle fleurit à la fin du printemps et au commencement de l’été; sa fleur s’épanouit à peu près à onze heures du matin; se referme à trois heures de l’après midi, et exécute ces mouvements plusieurs jours de suite. La ponctualité de sa fleuraison a fait donner à cette plante le nom vulgaire de Dame d’onze heures: malgré cette régularité singulière, j’ai eu occasion d’observer que, si on laisse un pied de cet ornithogale enlevé de terre et trempé dans l’eau par sa base, pendant quelques heures alternativement, au soleil et à l’obscurité totale, sa fleur s’ouvre constamment au soleil, et se ferme à l’obscurité. Comment done, dans l’état naturel des choses, cette même plante demeure-t-elle depuis le matin jusqu’à onze heures sans s’épanouir?
Les bulbes de cet ornithogale sont douces, et peuvent servir d’aliment dans les temps de disette; on peut, comme les châtaignes, les torrélier, les faire cuire à l’eau, ou sous la cendre. M. Poiret atteste s’être servi de cet aliment avec utilité.
Fam. des Asphodèles. Juss.—Hexandrie monogynie. Lin.
The original French description of this flower is transcribed here from original scans rather than using an automated translation service to preserve the author’s original voice in the time it was written. Automated translation is available but can be prone to mistakes.