Sa racine est composée de fibres épaisses, simples, cylindriques: le bas de la tige est garni d’une toulle de fibrilles brunes formée par les débris des anciennes feuilles. Les feuilles sont au nombre de quatre à six, qui naissent de la racine; elles sont glabres, linéaires, pointues, longues de a décimètres, larges de 7 à 9 millimètres, étalées. On les dit planes, par opposition avec les anthéries à feuilles charnues, mais elles sont réellement courbées en gouttière, et souvent tortillées en divers sens.
La tige, qui sélève d’entre les feuilles radicales, se ramifie vers le haut, et porte une feuille à l’origine de chaque ramilication principale. Les fleurs sont disposées en panicule: chaque pédicelle a à sa base une petite bractée acérée et membraneuse.
Les fleurs sont rose violet à l’extérieur, blanches à l’intérieur, assez fugaces, inodores, à six parties ouvertes, oblongues, obtuses, égales entre elles.
Les étamines sont au nombre de six, placées devant chacune des parties du périgone: leurs filaments sont droits, garnis d’un duvet cotonneux dans les deux tiers de leur longueur, nus et en forme d’alène à l’extrémité. Les anthères sont ovales, vacillantes, jaunes, à deux loges pleines d’an pollen jaunâtre.
L’ovaire est globuleux, verdâtre, libre; le style est filiforme, i-peu-près de la longueur des étamines, terminé par un stigmate simple.
Le fruit est une capsule sphérique, à trois loges, à trois valves chargées d’une cloison à plusieurs graines anguleuses.
La Phalangère bicolore a été premièrement découverte en Portugal par Vandelli, puis trouvée en Barbarie par Desfontaines; et enfin dans diverses parties de la France méridionale et occidentale, aux environs de Sorrèze, de Tarbes, de Pau, de Bayonne, de Bordeaux, de Saumur: elle s’avance vers le nord jusqu’à Tile de Noirmoutiers et aux environs du Mans. ♃.
Elle croit dans les landes et les bruyères, dans les terrains sablonneux. Elle fleurit en été.
Les habitants des landes connaissent cette plante sous le nom de Corniaou, et se servent de la décoction de ses racines comme d’un violent purgatif.
Cette espèce s’éloigne des autres Phalangères, et se rapproche des Anthéries par ses étamines à filets pubescents; mais la structure de son fruit, la couleur de ses fleurs et la forme de ses feuilles, autorisent à la réunir aux Phalangères plutot qu’aux Anthéries.
La Plante de grandeur naturelle.
Fam. des Asphodèles. Juss.—Hexandrie monogynie. Lin.
The original French description of this flower is transcribed here from original scans rather than using an automated translation service to preserve the author’s original voice in the time it was written. Automated translation is available but can be prone to mistakes.