Lilies & Roses of P.J. Redouté

lilies plate #448 & 449

Phormium Tenax

Phormium Lin de La Nouvelle Zélande

Description

Les feuilles sont radicales, distiques, et forment des faisceaux comprimés, étalés en éventail comme dans les Iris; elles sont longues de dix à seize décimètres (trois à cinq pieds), coriaces, très-résistantes si l’on cherche à les rompre en travers; faciles à séparer, dans le sens de leur longueur, en fibres fortes et liantes. La lame de chaque feuille nait obliquement d’une gaine comprimée, tranchante sur le dos, et sur le plan de laquelle la lame se croise. Cette lame est lancéolée, aigue, en gouttière en dessus, principalement vers la gaine; elle est lisse et très-finement striée; ses bords sont cartilagineux et d’une couleur rouge-oran-gée; sa face dorsale est glauque, striée et réparée lougitudinalement en deux portions latérales par une nervure moyenne, saillante et colorée.

La tige sort du milieu d’un faisceau de feuilles, elle est cylindrique, haute de deux mètres (plus de six pieds), épaisse inférieurement d’environ trente millimètres (plus d’un pouce), s’amincissant graduellement jusqu’au sommet, rameuse dans sa moitié supérieure, munie dans sa moitié inférieure de gaines ou écailles alternes, droites, appliquées contre la tige qu’elles embrassent presque totalement, un peu relevées en angle sur le dos, brunes, tranchantes et cartilagineuses sur les bords. Il n’y a que les gaines inférieures qui émettent, par leur sommet, un rudiment de lame foliacée.

Plusieurs rameaux alternes, distiques, terminent la tige. Les intervalles qui les séparent l’un de l’autre, diminuent en proportion que ces rameaux plus courts sont plus voisins de l’extrémité de la tige. Il y a sous chaque rameau une spathe cy mbiforme, cadague. Chaque ramean donne naissance a douze ou quinze fleurs supportées par des pédicelles inégaux, les uns ternés, d’autres germinés ou solitaires; les fleurs sont dirigées d’un seul côté en haut et un peu en dedans. Les pédicelles sont épaissis sous les fleurs.

Le périgone est irrégulier, à six divisions rapprochées en un tube plein d’un sue mielleux transparent. Trois des divisions sont extérieures, presque droites, Des, ertines par une pointe pacele dle nasepl cornn lesti leorr intérieures d’une base commune, charnue, épaisse, turbinée, obtusement tri-quètre. Les trois divisions intérieures ovales-oblongues un peu inégales, sont recourbées à leur sommet et surpassent les divisions extérieures.

Les étamines, au nombre de six, dépassent le périgone. Leurs filets sont cylindriques, colorés au sommet; ils s’insèrent à la base des divisions du périgone sur le contour intérieur qui unit ces divisions, et qui se confond avec une portion sterile et adnee de la base de Tovaire. Trois des filaments sont alternativement plus courts. Les anthères sont droites, terminales, sagittées, à deux loges dont le pollen est d’abord rouge et devient jaune. Le pistil est de la longueur des plus grandes étamines. L’ovaire est triquètre, aigu, oblong, à angles mousses canelés. Sa base est soudée et enfoncée dans la base commune des divisions du périgone. Le style est triquètre, subulé et se termine par un stigmate un peu évasé en trompe. L’ovaire devient une capsule supère, mais engagée, par une portion mince de sa base, dans la base entière du périgone avec laquelle l’ovaire était adné. Cette capsule est triquètre, un peu torse, longue de huit centimètres (trois pouces), formée de trois valves, et à trois loges. Les valves sont coriaces, très-brunes en dehors; elles s’ouvrent par les angles de la capsule. Une cloison longitudinale nait du milieu des valves. Les graines sont noires, un peu ridées, brillantes, oblongues, comprimées, membraneuses sur les bords, insérées alternativement de l’un et de l’autre côté de la cloison de chaque valve sur le bord qui unit les cloisons.

Histoire

Le Phonium ou Lin de la Nouvelle Zelande a été découvert par M. Banks qui accompugnait le capitaine Cook à sou premier voyage. Les habitans de la Nouvelle Zélande Fabriquent avce cette plante des ligoes et des cordages beaucoup plus forts que tous ceux qu’on fait avee du chonvre. Ils coupent les feuilles en bandes et les nouent pour en faire leurs filets. lis préparent aussi les fibres de cette plante de manière à les rendre laisantes comme de la soie, et blanches comme la neige. Ils en fabriquent leurs plus belles étolles, qui sout d’une force surprenante. On trouve cette plante sur les collines et dans les vallées, sur le terrain le plus see et dans les marais les plus profonds; mais elle croit dans les vallées, plus grande qui partout ailleurs. (Voyage de Cook, tome 3, pag. 258, edit. franç. 1774, in 4°.)

Les graines rappoetées par M. Banks en 1771 ue levèrent point en Europe. Les anglis se proeu-rèrent cette plante plusieurs années après, et M. Aiton, directeur du Jardin de Kew, L’envoya en 1800 nu Muséum d’Histoire naturelle de Paris.

La Corvette française le Natoraliste, apporta au Havre, ea 1803, plusieurs pieds de Phormium tena: qui provenaicat du jardin du gouverneur da port Jackson, et originairement de lile de Norfolk, lis ont été multipliés en France; un des pieds de Phormium a fleuri, pour la première fois, dans le département de la Drôme eu 1813, mais n’a point donné de fruit.

Le Phormium vient de fleurir, pour la première fois, à Paris, et d’y donner du fruit dans le jardin de M. Boursaut. Il est probable que cette plante deviendra assez commune pour que l’on puisse en retirer de grands avantages.

Le procédé des habitans de la Nouvelle Zélande, pour préparer la filasse du Phormium, consiste à déchirer et à enlever la côte et les bords des feuilles, à racler les deux inières de ces feuilles, et à les battre ensuite dans un courant d’eau pendant un temps constdérable, en les tordant pour nettoyer les libres et les obtenir pures.

M Faujas de Saint-Fond a retiré de belle filasse de Phormium par un procédé plus prompt, et que l’on peut essayer eu grand dans les proportions qu’il a indiquées. Il a fait dissoudre trois livres de savon dans une quantité d’eau sullisante, dans laquelle il a plongé viogt-cing livres pesaut de lanières de feuilles de Phormium liées en botte. Ii a fait bouillir cette eau avee les feuilles pendant einq heures dans une chaudiere, jusquiau point de depouiller les fibres d’une sorte de gluten tenace et dune pulpe gommo-résinguse, qui ne s’enleverait point en faisant rouir la plante comme le chanvre. Cette opération, facile à répéter, a été terminée en lavant les fibres dans un courant d’eau. (Annales du Mus. tom. 19. pag 401).

M. de la Billardière a fait des expériences pour comparer la force des fibres du Phormium et leur extensibilité à celles de la soie, du chanvre, ete. Il en est résulte que le Phormium résiste plus que le chanvre, et moins que la soie, et qu’il est aussi plus estensible que le chanvre, mais non pas, a Beaucoup près, autant que la soie. (Annales du Mus. d’Hist. nat., tom. 2, pag. 474).

Explication des planches

Fam. des Asphodèles. Juss.—Hexandrie monogynie. Lin.

  • Phormium tenax. Forst. gen. n. 24. Cook. Iter. vol. 1. p. 96. tab. 23, edit. angl. anni 1779. Mill. Fasc. 1.
  • Phormium tenax. P. foliis plurimis; inflorescentiâ ramosâ. Lin. suppl. p. 204. Willd. spec. pl. 2. p. 171. Persoon. enchir. 1. p. 375. Thouin. Deser. in annal. du Mus. d’Hist. natur. tom. 2. p.352. Faujas de Sain-Fond, Annal. du Mus. d’Hist. natur. tom. 19. p. 419. tab. 20.
  • Chlamydia tenacissima. Banks. in Gærtn. fruct. 1. p. 71.
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