Arbrisseau rameux, rampant et susceptible de s’élever à une grande hauteur lorsqu’il est fixé à un soutien. Des sa base, il se divise en longues branches flagelliformes, prenant diverses directions, glabres, vertes, et sans aiguillons. Les feuilles se composent de trois, le plus souvent de cinq ou de sept folioles ovales-elliptiques, luisantes sur les deux faces, finement et simplement dentées, chaque dent surmontée d’un poil glandu-leux; elles sont portées par un pétiole glabre en-dessus, recouvert en-dessous de poils mous et couchés qui s’étendent jusques sur les nervures des feuilles: à sa base sont deux stipules distinctes, sétacées, velues et pointues au sommet; ces organes se flétrissent et se détachent promptement, car on ne les aper-coit qu’à la base des feuilles des jeunes pousses. Les fleurs, de petite dimension, d’une odeur suave et pénétrante, analogue à celle que donne la violette de Parme, naissent à l’extrémité des ramuscules qui croissent le long des branches principales. Les pédoncules qui les soutiennent, longs de quinze à vingt lignes, sont réunis à leur base, au nombre de dix, quinze ou vingt, en une ombelle simple semblable à celle de la Primevère. Chacun de ces pédoncules est privé de bractées particulières, mais on en trouve deux, foliacées, au point commun de l’in-sertion, l’une composée de trois, plus rarement de cinq folioles, et l’autre, d’une seule. Ces pédoncules sont glabres ainsi que le tube globuleux du calice. Les divisions du limbe, courtes, entières, pointues au sommet, sont également glabres à l’exté-rieur, et garnies à l’intérieur d’un duvet blanchâtre. Corolle de quatre à cinq rangs de pétales d’un blanc pur et éclatant; ceux du centre, roulés et chiffonnés, laissent à peine apercevoir ce qui reste des étamines. Les styles, courts et libres, sont surmontés de stigmates d’un rouge assez vif.
Ce Rosier, apporté de la Chine en 1807, a été dédié à lady Bancks, épouse de l’honorable M. Bancks, l’un des savants de l’expédition du capitaine Cook. Il a fleuri pour la première fois, en France, au printemps dernier (181g). M. Boursault qui l’avait rapporté d’Angleterre, deux ans avant, a eu l’heureuse idée de le planter, en pleine terre de bruyère, dans sa magnifique serre tempérée où l’arbuste s’est élevé à plus de quarante pieds; c’est dans cet état qu’il a fourni quelques beaux bouquets, l’un desquels a servi de modèle pour cet ouvrage.
Notre Rosier a des rapports avec le R. Sempervirens globosa, (Red. Roses, vol. 2, p. et fig. 15; ibid. p. 16, var. α.) et encore avec le Sempervirens microphylla de M. De Candolle: mais il en diffère,
On a vu au contraire, dans cet ouvrage, que les tiges des individus de l’espèce Sempervirens sont armées de nombreux aiguillons, et que les pédoncules et les tubes sont hé-rissés; que leurs fleurs sont souvent solitaires, et que celles qui sont réunies ne forment jamais une ombelle parfaite; que les stipules sont décurrentes sur le pétiole; que les pédicelles sont garnis de deux bractées qui leur sont propres; enfin que, dans le Sempervirens, les styles sont soudés et s’élèvent en une colonne allongée.
De ce que nous avons précédemment dit, il résulte que, pour obtenir les fleurs du Rosier de lady Bancks, il faut, dans le climat de Paris, le cultiver ainsi que l’a pratiqué M. Boursault; car quelques pieds que MM. Cels et Noisette ont élevés dans des pots, n’ont pas fleuri, ou n’ont donné que des produits maigres et imparfaits. Il est, au reste, à desirer qu’on puisse l’acclimater, en pleine terre, dans nos jardins: il serait propre alors à couvrir des berceaux qu’il embaumerait du parfum exquis de ses fleurs.
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