Rosa Bifera

Description

Cet arbuste, qui a été rare pendant long-temps, est aujourd’hui répandu dans presque tous les jardins. Il est un peu moins vigoureux que le Rosier des Quatre Saisons des Par fumeurs; ses tiges sont divisées en rameaux diffus, presque tortueux, hérissés de poils roides et glanduleux, et munis d’aiguillons, les uns droits, les autres un peu courbés. Les feuilles se composent de cinq folioles rondes ou elliptiques, à dentelure égale, d’un verd-tendre en-dessus, plus pâles et tomenteuses en-dessous et en leurs bords; elles sont portées par un pétiole hispide, muni de petits aiguillons jaunâtres, ayant à sa base des stipules longues et bifides, à bordure denticulée et velue. Les fleurs, pleines, terminales, redressées et rapprochées en une espèce de corymbe, au nombre de trois, de sept, de dix, et même plus encore, répandent au loin cette odeur suave qui est particulière à l’espèce. Lès pédoncules qui les supportent sont hispides et munis d’aiguillons. Le tube du calice, qui se confond dans le pédoncule, présente la forme d’un entonnoir. Les divisions du limbe, trois pinnatifides et deux simples, sont glanduleuses et ciliées en leurs bords. La corolle se compose de six ou de dix rangs de pétales, environ, d’un blanc presque pur; ceux du centre sont roulés, chiffonnés, et recouvrent ce qui reste des étamines. Les fruits que donnent les fleurs, qui ne sont pas devenues stériles par l’entière transformation des organes de la fructification en pétales, offrent la figure d’un œuf très-allongé.

Observations

Les fleurs de ce Rosier, comme celles de tous les individus du groupe du Bifera,

se voient les premières, se renouvellent à l’automne, et durent souvent jusqu’aux gelées, surtout si l’on a le soin, au mois de juillet, de tailler et d’effeuiller ces arbrisseaux qu’il faut arroser pendant les sécheresses. C’est le moyen que prennent les jardiniers pour avoir des Roses à la Notre-Dame d’août. Ils s’en procurent encore en hiver, en mettant les mêmes Rosiers sous chassis.

(De Launay, Bon Jard. 1813, p. 778.)

Nous ajouterons aux remarques de cet auteur, que M. FioN, pépiniériste à Paris, rue des Trois-Couronnes, cultive ces Rosiers avec un tel art et un tel succes, qu’il n’est pas de saison dans l’année où ils ne lui fournissent une abondante et utile récolte.

Il résulte de ceci que notre Rosier qu’on voit avec ceux de son espèce, embellir, chaque année, au commencement d’avril, le Marché aux Fleurs de Paris, a végété sous des chassis, et qu’il est le produit de l’industrie et des soins de nos ingénieux pépiniéristes qui s’efforcent d’ajouter ainsi aux jouissances de nos dames en leur offrant, plus d’un mois avant la saison, les prémices des parfums de la Rose.

La variété dont nous présentons la figure est plus délicate et ne pousse pas aussi vigoureusement que les autres. Elle demande un bon terrain et une exposition favorable. Greffée sur le Rosier des Haies, elle produit un bel effet; mais elle ne dure pas long-temps, et l’on doit la renouveler souvent.