Cette variété du Rosier à cent feuilles est encore l’une de celles que l’on ne peut multiplier que par le procédé de la greffe ou celui de la marcotte. Le Rosier-œillet, cultivé à la manière des francs-de-pied s’élève, en un buisson peu touffu, à la hauteur de deux pieds, ou environ. Ses tiges, divergentes el vertes, sont armées d’un assez grand nombre d’aiguillons, les uns très-petits, et les autres longs, rougeâtres, un peu recourbés, sur-tout ceux qui naissent près des stipules. Les feuilles se composent de trois à cinq folioles ovales-pointues, d’un verd-gai en-dessus, plus pâles et tomenteuses en-dessous, munies en leurs bords d’un léger duvet entremêlé de quelques poils glanduleux: elles sont supportées par un pétiole velu, souvent garni de glandes un peu visqueuses, ayant à sa base des stipules allongées, pointues, à bordure découpée aussi velue et glanduleuse. Les fleurs terminales, disposées au nombre de trois, quelquefois de six à l’extrémité des rameaux, sont soutenues par des pédoncules hérissés, pour ainsi dire, d’un grand nombre de petits aiguillons inégaux. Les pédicelles sont munis d’aiguillons encore plus petits, entremêlés de poils roides et glanduleux. Chaque pédicelle partiel, excepté celui du milieu, est muni de bractées ovales-pointues. Le tube du calice, ovoïde, un peu rétréci au sommet, est, en partie, couvert de glandes sessiles et visqueuses. Les divisions du limbe, trois pinnatifides et deux simples, sont tomenteuses intérieurement et couvertes de pareilles glandes à l’extérieur et sur leurs bords. La corolle, assez petite, est composée de cinq à six rangs de pétales, roulés, chiffonnés dans l’intérieur, de couleur de rose-tendre fouettée de quelques taches d’un blanc-jaunâtre, irrégulièrement échancrés au sommet, terminés en un onglet allongé et blanc. Les styles sont longs et velus: le fruit est absolument semblable à celui du Rosier à cent feuilles.
Cette variété, dont la fleur présente l’aspect d’un œillet, est due au hasard: elle tire son origine d’une Rose à cent feuilles qui a dégénéré dans un jardin, à Mantes-sur-Seine, en 1800. C’est M. Du PoNT qui l’a conservée et propagée sous le nom de Rosa Caryophyllata. Elle reprend facilement ses formes primitives, et, pour la conserver, il faut la renouveler. Greffé sur le Rosier des Haies, ou sur des rejetons vigoureux du Rosier blanc, le Rosier-œillet produit de magnifiques têtes et beaucoup de fleurs; c’est ainsi qu’on le trouve presque toujours dans les pépinières, car il est assez rare franc-de-pied. Il demande l’exposition du levant.
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