Ce petit Rosier fleurit sans interruption dans nos jardins depuis le milieu de mai jusqu’aux gelées. Nous le devons encore aux Anglais. C’est M. Colleville qui l’a obtenu de se-mence, il y a environ douze ans. M. Noisette l’a introduit en France, et nous l’avons vu, pour la première fois, il y a quelques années, dans sa pépinière, où il était désigné sous le nom de Bengale pompon.
L’arbuste ne s’élève guère qu’à la hauteur de huit à dix pouces au plus. Ses tiges rameuses sont armées de quelques aiguillons épars, presque droits, dilatés à leur base, ceux de l’extrémité inférieure un peu rougeâtres. Les feuilles se composent de trois ou de cinq folioles ovales, d’un verd foncé en-dessus, plus pâles en-dessous, un peu allongées, glabres des deux côtés, finement dentées en scie. Elles sont portées par un pétiole muni de quelques aiguillons très-fins et de poils glanduleux à peine visibles à l’œil nu, ayant à sa base des stipules découpées et glanduleuses en leur bord. Ses fleurs, de couleur rose, sont, en général, solitaires: il est assez rare d’en trouver deux ou trois réunies ensemble; elles sont supportées par de longs pédoncules glabres, quelquefois garnis de très-petits poils glanduleux. Le tube du calice, de forme ovoide, est glabre et les divisions du limbe, spatulées et souvent foliacées au sommet, sont presque toujours pinnatifides. La corolle est composée de quatre ou de cinq rangs de pétales plus ou moins larges, en raison de l’époque à laquelle le Rosier donne ses fleurs. Ces mêmes pétales sont irrégulièrement échancrés au sommet; mais une partie d’entre eux se trouve surmontée d’une pointe particulière.
Cette variété se propage de bouture plus facilement que toute autre de son espèce; traitée ainsi, elle donne des fleurs un mois après la reprise du rameau, sur-tout s’il a été confié à la terre de bruyère, et déposé sous un chassis. Il en résulte que l’arbuste fleurit lorsque, souvent, il n’a acquis que la hauteur de deux à trois pouces; mais ses fleurs, pour la dimen-tion, sont proportionnées à l’élévation et à la force de l’indi-vidu; c’est-à-dire qu’elles sont très-petites: elles deviennent plus grandes à mesure qu’il approche de sa hauteur naturelle. Si, lorsqu’il s’est élevé à neuf ou dix pouces, on néglige de le rabattre, les branches noircissent, le bois se dessèche en partie, le Rosier languit et meurt. On doit donc, lorsqu’il est en cet état, le couper à un pouce près des racines; alors on obtiendra une végétation nouvelle et une succession d’autres fleurs. C’est par ce procédé qu’on parviendra à conserver tou-jours, en franc de pied, cette jolie variété qui, d’ailleurs, commence à se répandre dans les jardins.
Nous nous proposons de donner, dans la suite, avec le R. Indica Pannosa, la nomenclature des nombreuses variétés et sous-variétés du groupe des Rosiers des Indes.
The original French description of this flower is transcribed here from original scans rather than using an automated translation service to preserve the author’s original voice in the time it was written. Automated translation is available but can be prone to mistakes.