Ce Rosier, connu sous les noms de Rosier unique, ou de Rosier à fleurs d’un blanc de neige, a été nommé, par Persoon, R. Mutabilis, parce que le bouton de la Rose, d’abord d’un rouge-vif, offre, après l’épanouissement, une fleur d’un blanc-mat, dont les cinq pétales extérieurs, seulement, conservent une teinte rougeâtre. C’est cette espèce de métamorphose qui a déterminé le savant Botaniste à substituer ce nouveau nom à celui de Centifolia nivea que lui avait donné Du Pont, ou de Centifolia unica que lui avait imposé M. le baron Dumont-de-Courset. Toutefois il arrive que les pétales du centre prennent aussi une teinte rose, de sorte que l’unique se présente rarement avec la couleur qu’on lui suppose généralement, c’est-à-dire absolument blanche. Au surplus la propension qu’ont ces fleurs à se teindre en rose indique suffisamment qu’elles sont disposées à reprendre leur couleur primitive, c’est-à-dire celle de la Cent-feuilles ordinaire dans laquelle on trouve le type de notre variété. Jusqu’à-présent les semis ne nous l’ont pas reproduite, on a donc dû employer, pour la propager en franc-de-pied, les procédés de la bouture ou de la marcotte.
Le Rosier unique, ainsi traité, offre un arbrisseau de la hauteur de deux pieds, à fleurs arrondies, assez grandes, un peu moins doubles que celles de la Cent-feuilles commune. Elles sont tantôt solitaires, tantôt disposées par deux ou par quatre ensemble à l’extrémité des rameaux. Les pétales, échancrés en cœur au sommet, sont d’un blanc-mat-velouté. Du reste l’arbuste offre, dans tous ses détails, les mêmes caractères que ceux qu’on trouve dans les variétés que nous avons déja décrites du Rosier à cent feuilles; c’est pourquoi nous n’en parlerons pas plus au long.
Ce Rosier est d’origine anglaise. AndRews a donné, dans sa Monographie, l’histoire assez curieuse de sa découverte. Voici la traduction de ce qu’il dit à ce sujet:
M. Grimwood, pépiniériste, grand amateur de Roses dont il possédait une riche collection, découvrit par hasard ce Rosier vers l’année 1777. Dans une des excursions qu’il avait habitude de faire chaque été, il aperçut ce joli plant en passant devant le jardin de M. Richmond, boulanger près de Needham, dans la province de Suffolk. Il y avait été placé par un charpentier qui l’avait trouvé près d’une haie voisine de la propriété d’un marchand hollandais dont il réparait l’habitation. M. Grimwood, qui en avait demandé une petite branche, obtint le plant tout entier de M. Richmond. De retour chez lui, et pour remercier ce dernier d’un présent aussi précieux, il lui envoya une belle tasse d’argent sur laquelle il avait fait graver la figure de cette Rose. M. Richmond, par reconnaissance, s’en servit jusqu’à ses derniers moments.
Le Rosier unique se greffe ordinairement sur le Canina; mais il réussit mieux et donne de plus belles têtes lorsqu’on pratique cette opération sur des pousses vigoureuses du Rosier des Quatre Saisons: ses fleurs mêmes y gagnent en beauté et en volume. Il fleurit un peu plus tard que toutes les autres variétés de son espèce. Il faut le tailler très-court au mois de février.
The original French description of this flower is transcribed here from original scans rather than using an automated translation service to preserve the author’s original voice in the time it was written. Automated translation is available but can be prone to mistakes.