C’est un arbrisseau assez touffu, qui s’élève à la hauteur de deux pieds ou environ. Ses tiges se divisent en rameaux nom-breux; garnis de poils roides et glanduleux, entremêlés de petits aiguillons presque droits. Ces mêmes aiguillons se détachent promptement, de manière que les branches adultes en paraissent dépourvues. Les feuilles se composent de trois ou de cinq folioles rondes, ou à-peu-près, d’un vert obscur en dessus, plus pales en dessous, échancrées en cœur à leur base, profondément crénelées, chaque crénelure terminée par une petite pointe glanduleuse, et denticulée en ses bords. Le pétiole qui les supporte est tomenteux, dépourvu d’aiguillons. Les fleurs, tantôt solitaires, tantôt réunies par deux ou trois à l’extrémité des rameaux, semblables à celles de la cent-feuilles commune, mais plus petites, sont soutenues par des pédoncules couverts de poils visqueux, glanduleux, odorants. Le tube du calice est ovoïde et assez court: cet organe, ainsi que les divisions pinnatifides du limbe, sont aussi hérissés de poils. La corolle est composée de pétales nombreux, ceux du centre un peu roulés et chiffonnés. La Rose est odorante, mais moins que notre Cent-feuilles ordinaire.
Le Rosier à folioles crénelées a été propagé par Du Pont qui l’a, dit-on, obtenu de semence: il est recherché à cause de la bizarrerie de ses feuilles; mais il a l’inconvénient de ne fleurir que très-rarement, en franc de pied. Les individus greffés donnent communément des fleurs; toutefois quand on s’abstient de les tailler; autrement, ils sont à-peu-près stériles, comme les autres. Ce Rosier est assez rare dans nos collections; mais on en voit de très-beaux pieds greffés, sur les terrasses du jardin-fleuriste du Roi, à Sèvres; ils y donnent, chaque année, des fleurs, quoiqu’en petite quantité. C’est dans ce magnifique établissement, où ces arbrisseaux sont dirigés avec tant de goût et d’habileté, où de si belles roses sont offertes à l’admiration des curieux, que nous avons pris notre modèle.
On cultive, dans les jardins, une sous-variété qui présente des folioles un peu plus allongées, que les pépiniéristes ont nommée Rosier à feuilles de chéne.
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