Cette variété, comme toutes celles qui offrent quelques singularités dans leur organisation, ne peut se perpétuer que par la greffe ou les marcottes. PeLLetieR, pépiniériste, dont nous avons déja cité le nom dans cet ouvrage, convertit notre Rosier, en franc-de-pied, avec beaucoup d’adresse; il nous en a livré plusieurs; garnis d’un grand nombre de très-belles fleurs. En considérant l’arbuste, d’après cette culture, il s’élève à un ou deux pieds. Ses tiges et ses folioles sont semblables à celles du Rosier à cent feuilles commun, dont il ne diffère que par les divisions du limbe, longuement foliacées, bizarrerie de la nature qui se forme aux dépens du tube du calice qui est presque nul dans cette variation.
Les accidents que l’on remarque dans notre Rosier, se reproduisent sur beaucoup d’autres, et il est assez commun de voir, sur-tout au premier printemps, des divisions calicinales folia-cées, ou participant de la nature des feuilles, dans les Bengales, les Provins-Agathes, les Quatre-Saisons, etc. Cette espèce de déformation est due soit à une culture trop assidue, soit à la qualité du sol, soit à d’autres causes qui influent sur les végé taux, et constituent cette foule de variétés qui renaissent continuellement. Il est même certain que l’on obtiendrait facilement des Bengales, des Agathes, des Quatre-Saisons et autres variétés à divisions foliacées, si l’on voulait, ainsi qu’on l’a pratiqué pour le Rosier dont nous présentons la figure, fixer, par la greffe, les accidents de ce genre qu’on y rencontre fréquemment.
Quoi qu’il en soit, c’est à M. Descemet, aujourd’hui professeur d’agriculture et directeur du jardin de botanique ainsi que des pépinières de S. M. l’empereur de Russie, à Odessa, que l’on doit la propagation du Rosier à cent feuilles foliacé. Nous en avons vu dans les pépinières qu’il dirigeait autrefois à Saint-Denis, près Paris,1 de magnifiques pieds greffés sur Canina, avec des fleurs de la plus grande dimension élégamment couronnées par les longues divisions foliacées du limbe. Quelquefois la Rose est prolifère et foliacée en même temps. Cet arbuste exige la même culture que celle que l’on donne aux cent feuilles ordinaires. Il faut le tailler court pour avoir de belles fleurs, bien caractérisées.
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