Ce Rosier très-commun, et qui croit spontanément dans presque toutes les contrées de l’Europe, a reçu le nom de Rosier cannelle à cause de la couleur de ses tiges qui approche en effet de celle de la cannelle, mais non pas à cause de l’odeur de ses fleurs, laquelle, bien qu’assez agréable, n’a aucun rapport avec celle que répand l’écorce du cannellier. L’arbuste s’élève souvent à plus de dix pieds. Les tiges, d’un rouge fauve, sont garnies d’aiguillons disposés deux par deux près des stipules des feuilles ainsi qu’à l’insertion des jeunes rameaux: leur base est munie d’autres aiguillons très-rapprochés entre eux, droits, inégaux et recourbés: ces mêmes tiges sont couvertes d’une espèce de poussière nébuleuse qui semble offrir à l’œil l’image d’une gelée blanche (rami pruinosi). Les folioles simplement dentées, pointues à la base, presque toujours obtuses au sommet, sont d’un verd gai en-dessus, et pubescentes en-dessous: elles sont supportées par un pétiole velu. Les fleurs, semi-doubles, d’une odeur assez agréable, sont portées par des pédoncules souvent solitaires, mais quelquefois réunis par deux ou par trois. Le tube du calice est presque globuleux. Les divisions du limbe sont entières, un peu spatulées au sommet. La corolle est composée de trois ou de quatre rangs de pétales rougeâtres et échancrés au sommet. Les stygmates sont réunis en une tête globuleuse au centre de la fleur.
Ce joli Rosier, toujours recherché à cause de sa précocité, a inspiré la muse de M. Montani de Crémone, l’un des plus agréables poètes de l’Italie, ainsi qu’on peut le voir par la chanson suivante qu’il a insérée dans son recueil intitulé: I fiori Canzonette (Lodi, 1817, in-12, 58 pages).
Non è, non è la porpora
De la Monzese rosa,
Non è de la muscosa
Il vermiglio gentil.
Par quel languor vezzeggiano
Le più soavi aurette,
Nè miglior don permette
A vergin crine April.
Esce da l’umil calice
Cinnamomea fragranza,
Onde l’indica stanza
Flora cotanto amò.
E Nice, che in lei beasi,
Sorride in cuore e pensa,
Che ben virtù compensa
Quando beltà mancò.
Traduction par Madame G****
Rose de mai, tu n’as point l’incarnat
De cette sœur que tout mois voit éclore;
Et la Mousseuse au duvet délicat
D’un vermillon plus brillant se colore.Mais quel parfum ton odorante fleur
Livre aux zéphyrs, sur leur aile légère!
Heureux printemps! au front d’une bergère
Peux-tu placer un présent plus flatteur?Ton frais bouton, d’une aimable couleur,
Du Cinnamome exhale l’ambroisie;
Et Flore en toi, par une douce erreur,
Croit respirer les parfums de l’Asie.En te cueillant, Nice, à l’humble maintien,
Sourit, et pense, en voyant son image,
Que la beauté serait le plus grand bien
Si la vertu ne valait davantage.
Nous donnerons, avec la figure de la Rosa Cinnamomea fore simplici, la nomenclature des variétés et des sous-variétés de cette espece.
The original French description of this flower is transcribed here from original scans rather than using an automated translation service to preserve the author’s original voice in the time it was written. Automated translation is available but can be prone to mistakes.