Cet arbrisseau, lisse, sarmenteux, ne paraît pas s’élever à plus de trois ou quatre pieds. Ses tiges, couvertes d’un duvet court, serré, blanchâtre, soyeux, sont armées çà-et-là, mais surtout à la base des stipules des feuilles, d’aiguillons fins, droits et géminés. Ses feuilles sont alternes, et penchées d’une manière très-remarquable. Les folioles, au nombre de neuf, souvent de onze, elliptiques, presque toujours doublement dentées, d’un verd gai, luisantes en dessus, tomenteuses en dessous, sont supportées par des pétioles velus, glanduleux, quelquefois munis de deux ou trois aiguillons petits et crochus. Les stipules sont frangées, à divisions allongées et pointues. Les fleurs solitaires à l’extrémité des rameaux, de cinq pétales blancs un peu jaunes vers l’onglet, sont portées par des pédoncules très-courts, munis de feuilles floréales alternes, qui se prolongent presque jusqu’à la naissance du tube du calice, et présentent, sur quelques indi-vidus, sur-tout avant l’épanouissement, la forme d’une espèce d’involucre. Ces pédoncules, les ovaires, et les lobes entiers et subulés du calice, sont couverts d’un duvet semblable à celui qui recouvre la tige et les rameaux. Styles libres un peu saillants. Etamines presque aussi longues que les divisions calicinales.
Ce Rosier, qui se fait facilement distinguer de tous les autres par la disposition de ses feuilles, et par l’involucre artificiel qui semble envelopper ses fleurs, nous a paru présenter des caractères suffisants pour constituer une espèce nouvelle, laquelle offre le mérite, assez rare, de pouvoir être reconnue par son port au premier coup-d’œil.
La dénomination de Clynophylla, que nous avons donnée a cette Rose, est tirée des mots grecs κλίυω, baisser, pencher, et φύλλον, feuille, lesquels expriment l’attitude penchée ou baissée des feuilles de cette espèce.
L’arbuste fait partie de la collection curieuse des plantes cultivées dans les jardins de M. Boursault. Cest là que nous avons peint cette Rose sur un pied en buisson, qui donne ses fleurs au mois de juillet. Le Rosier exige l’orangerie l’hiver, et il y conserve ses feuilles. On ignore sa patrie.
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