Ce Rosier s’élève en buisson à la hauteur de deux pieds et demi à trois pieds. Ses tiges sont armées d’aiguillons courts, inégaux (les plus longs presque droits), et parsemées d’un grand nombre de poils roides, glanduleux, qui se détachent promptement et laissent voir à leur place une multitude de petites cicatrices noirâtres. Les feuilles se composent de cing ou de sept folioles, ovales, d’un verd-elair en-dessus, plus pâles en-dessous, simplement dentées, supportées par un pétiole glanduleux, garni de plusieurs petits aiguillons rougeâtres et à-peu-près droits: à la base de ce pétiole sont deux stipules pointues au sommet, denticulées et munies de glandes en leur bord. Les fleurs, souvent larges de près de trois pouces, odo-rantes, érigées, se réunissent à l’extrémité des rameaux, en une espèce de corymbe. Les pédoncules et les pédicelles sont couverts de poils visqueux, roides, inégaux, surmontés de glandes. Le tube du calice, aminci aux deux extrémités et renflé au milieu, est presque glabre dans sa partie supérieure, et glanduleux à sa base. Les divisions du limbe sont pinnatifides, légèrement cotonneuses à l’intérieur, et glanduleuses extérieurement. Corolle de cinq à six rangs de pétales, échancrés en cœur au sommet, ceux du centre roulés et chiffonnés; les pétales sont, au moment de l’épanouissement, d’une couleur de rose-tendre; mais ils pâlissent, promptement, au point de devenir absolument blancs; de sorte que l’arbuste, qui fournit d’ailleurs un très-grand nombre de fleurs, paraît couvert de fleurs roses et de fleurs blanches en même temps. Ses fruits parviennent rarement à maturité.
Les botanistes et les amateurs se sont réunis pour dédier cette magnifique variété au célèbre pépiniériste qui, le premier, l’a répandue dans les jardins français, à Jacques-Martin Cels, auteur de savantes dissertations sur diverses branches d’agriculture, membre de l’Institut à l’époque de l’établissement de cette compagnie, et de la société d’agriculture du département de la Seine, mort à Paris au mois de mai 1806. Toutefois ce Rosier était connu dans les jardins d’Harlem bien avant l’époque où Cels l’a commu-niqué, puisqu’on le trouve peint dans plusieurs des tableaux du célèbre Van-Husum. II ne reste donc au savant pépiniériste que le mérite de l’avoir propagé dans sa patrie, et c’est, assurément, l’un des plus beaux présents qu’il ait pu faire aux amateurs de la Rose.
Le Rosier de Cels t’exige que la culture ordinaire, c’est-à-dire quelques labours dans la saison, et de l’eau dans les sécheresses. Il est d’un très-bel effet greffé sur le Rosier sauvage; mais pour jouir long-temps de ses fleurs, il faut l’abriter du grand soleil.
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