C’est une très-belle variété du Provins, connue depuis long-temps, et cultivée dans presque tous les jardins. Ses tiges, un peu rougeâtres, sont armées d’aiguillons recourbés. Les ra-meaux, diffus, sont garnis d’un assez grand nombre de petits aiguillons inégaux, presque droits, et très-rapprochés entre eux, sur-tout à l’extrémité de la plante: ces aiguillons se détachent promptement. Les feuilles se composent de cinq folioles, d’une consistance ferme, ovales-arrondies, d’un verd-foncé, glabres en-dessus, tomenteuses en-dessous. Elles sont portées par des pétioles velus, glanduleux, munis de plusieurs petits aiguillons inclinés. Les fleurs, légèrement odorantes, sont tantôt solitaires, tantôt disposées par deux ou trois à l’extrémité des rameaux. Les pédoncules qui les soutiennent sont longs et his-pides. Les tubes des calices, presque glabres, par-fois glandu-leux, sont arrondis. Les divisions pinnatifides du limbe sont glabres dans quelques individus, couvertes de poils glanduleux dans d’autres. Corolle ample, de deux ou trois rangs de pétales, d’un beau pourpre-violet, larges, échancrés en cœur au som-met, ou légèrement crénelés. Styles réunis en un faisceau au centre de la fleur.
Cette variété a donné naissance à une multitude de sous-variétés, à pétales violets, toutes remarquables par l’éclat de leurs couleurs. Nous en citerons quelques-unes avec leur nomenclature jardinière.
Ces sous-variétés nous ont encore donné, par les semis, des Rosiers à fleurs de différentes nuances, toutes d’une grande beauté, et qui ont reçu, dans les jardins, des noms d’affection ou d’autres plus ou moins bizarres. Les unes ont des pétales violets marqués de stries ou de points blancs; d’autres les ont violets au sommet et blancs vers l’on-glet, etc.; elles sont aussi plus ou moins doubles; néanmoins les fleuristes préfèrént les variétés à fleurs simples, ou à fleurs semi-doubles.
A la vue de ces métamorphoses, qui se renouvellent continuellement, il est permis de croire que le nombre des variétés et des sous-variétés du R. Gallica peut devenir incal-culable, ainsi que l’a dit M. Lelieur, en parlant des Roses en général, dans son Traité de la Culture du Rosier. Au reste, toutes ces beautés diverses, filles de la culture ou de l’hybridité, que les pépiniéristes provoquent avec tant de zèle, qu’ils accueillent avec tant d’empressement, qu’ils élèvent et propagent avec de si grands soins, sont dédaignées du Botaniste, qui contemple froidement ces phénomènes de la nature, et considère ces fréquentes variations comme des dégénérations, et, peut-être, comme des signes trop certains de la non-permanence des espèces dans le Rosier.
The original French description of this flower is transcribed here from original scans rather than using an automated translation service to preserve the author’s original voice in the time it was written. Automated translation is available but can be prone to mistakes.