Lilies & Roses of P.J. Redouté

roses plate #69

Rosa Gallica

Var Purpuro-Violacea Magna

Le Rosier Évêque

Description

C’est une très-belle variété du Provins, connue depuis long-temps, et cultivée dans presque tous les jardins. Ses tiges, un peu rougeâtres, sont armées d’aiguillons recourbés. Les ra-meaux, diffus, sont garnis d’un assez grand nombre de petits aiguillons inégaux, presque droits, et très-rapprochés entre eux, sur-tout à l’extrémité de la plante: ces aiguillons se détachent promptement. Les feuilles se composent de cinq folioles, d’une consistance ferme, ovales-arrondies, d’un verd-foncé, glabres en-dessus, tomenteuses en-dessous. Elles sont portées par des pétioles velus, glanduleux, munis de plusieurs petits aiguillons inclinés. Les fleurs, légèrement odorantes, sont tantôt solitaires, tantôt disposées par deux ou trois à l’extrémité des rameaux. Les pédoncules qui les soutiennent sont longs et his-pides. Les tubes des calices, presque glabres, par-fois glandu-leux, sont arrondis. Les divisions pinnatifides du limbe sont glabres dans quelques individus, couvertes de poils glanduleux dans d’autres. Corolle ample, de deux ou trois rangs de pétales, d’un beau pourpre-violet, larges, échancrés en cœur au som-met, ou légèrement crénelés. Styles réunis en un faisceau au centre de la fleur.

Observations particulières à cet arbuste

Cette variété a donné naissance à une multitude de sous-variétés, à pétales violets, toutes remarquables par l’éclat de leurs couleurs. Nous en citerons quelques-unes avec leur nomenclature jardinière.

  1. La Rose Belle Violette. Guerr. Alm. des Roses, p. 85. Fleurs très-doubles, souvent prolifères.
  2. La Grande Violette, ou la Roxelane. Guerr. l. c. p. 92. La couleur violette est moins prononcée que dans la précédente, mais la Rose a plus de parfum.
  3. Le Rosier de la Reine. Fleurs d’un beau violet-clair. Quelques pétales sont bordés de blanc.
  4. La Rose Noire de Hollande. Deux rangs de pétales larges, d’un violet-obscur.
  5. La Grosse sans épines. Guerr. l. c. p. 49. Les tiges principales sont sans épines; mais les branches latérales sont munies d’aiguillons fins, et flexibles. Folioles oblongues et écartées. Pétales d’un pourpre-clair veiné d’un violet foncé, presque blancs en-dessous. Fleurs grandes.
  6. La Rose intelligible. Guerr. l. c. p. 97. Feuilles petites, ovales, très-ridées. Fleurs très-doubles, odorantes, larges de près de trois pouces, d’un beau violet. Végétation faible. Cette sous-variété mérite d’être recherchée.
  7. Le Manteau d’Évéque, ou le Manteau pourpre. Celle-ci est sujette à varier dans ses couleurs: plusieurs fois nous l’avons vue d’un pourpre-violet éclatant; mais aussi elle se présente souvent d’un pourpre à peine violet. Trois rangs de pétales larges. Divisions du limbe, courtes. C’est une des plus belles de la série.
  8. La Rose Marron, ou la Négrette. Pétales d’un brun-pourpre tirant sur le violet, et légerement veloutés. Sans odeur. Cette sous-variété est intermédiaire entre la série des variétés violettes et celle des variétés veloutées.

Ces sous-variétés nous ont encore donné, par les semis, des Rosiers à fleurs de différentes nuances, toutes d’une grande beauté, et qui ont reçu, dans les jardins, des noms d’affection ou d’autres plus ou moins bizarres. Les unes ont des pétales violets marqués de stries ou de points blancs; d’autres les ont violets au sommet et blancs vers l’on-glet, etc.; elles sont aussi plus ou moins doubles; néanmoins les fleuristes préfèrént les variétés à fleurs simples, ou à fleurs semi-doubles.

A la vue de ces métamorphoses, qui se renouvellent continuellement, il est permis de croire que le nombre des variétés et des sous-variétés du R. Gallica peut devenir incal-culable, ainsi que l’a dit M. Lelieur, en parlant des Roses en général, dans son Traité de la Culture du Rosier. Au reste, toutes ces beautés diverses, filles de la culture ou de l’hybridité, que les pépiniéristes provoquent avec tant de zèle, qu’ils accueillent avec tant d’empressement, qu’ils élèvent et propagent avec de si grands soins, sont dédaignées du Botaniste, qui contemple froidement ces phénomènes de la nature, et considère ces fréquentes variations comme des dégénérations, et, peut-être, comme des signes trop certains de la non-permanence des espèces dans le Rosier.

  • R. (Centifolia) var χ, ou Bishop Rose, Ait. Kew. ed. 1, vol. 2, p. 204. Miss Law. Tab. 20?
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The original French description of this flower is transcribed here from original scans rather than using an automated translation service to preserve the author’s original voice in the time it was written. Automated translation is available but can be prone to mistakes.

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