Cet arbrisseau, selon Willdenow, croît dans les Indes orientales, où sa tige, presque dépourvue d’aiguillons, devient forte et haute; mais dans le climat de la France, l’individu est faible, et s’élève peu. Ses rameaux glabres sont armés d’un petit nombre d’aiguillons épars, rougeâtres, crochus, par-fois géminés. Les feuilles sont composées de cinq folioles acumi-nées, longues d’un pouce et demi ou de deux pouces, même plus encore sur les sujets vigoureux, l’impaire toujours plus allongée que les autres, glabres des deux côtés, à bordure garnie de dents simples, écartées entre elles. Le pétiole qui les supporte est muni de poils glanduleux et de quelques petits aiguillons; on trouve à sa base des stipules étroites, pointues, à peine glanduleuses. Les fleurs, rarement solitaires, sont disposées le plus souvent par trois ou quatre en une espèce d’ombelle à l’extrémité des rameaux. Elles sont portées par des pédoncules assez longs, quelquefois munis à leur sommet de glandes pédicellées. Chaque pédoncule est garni, à sa base, de bractées très-étroites, glanduleuses en leur bord. Le tube du calice, de forme ovoïde allongée, est absolument glabre. La corolle présente dix à douze pétales inégaux, d’un rose-tendre par-fois panaché de taches blanches, arrondis ou échancrés au sommet, quelques-uns allongés, d’autres chiffonnés et roulés au centre de la fleur. Les divisions du limbe sont simples: elles varient dans leur désinence, car on en trouve de pointues, d’autres qui sont spatulées ou foliacées au som-met. Le fruit est ovoïde, et rougeâtre à la maturité.
Ce Rosier est évidemment une modification du Rosier des Indes, et, malgré l’autorité de Willdenow et des auteurs qui, après lui, l’ont considéré comme une espèce, nous le ferons entrer dans le groupe des R. Indica, dont nous nous proposons de donner la nomenclature. En effet, selon la description du botaniste allemand, il en différerait par les poils glanduleux que l’on remarque au sommet des pédoncules et par ses feuilles glabres sur les deux faces. Mais l’on sait que ces accidents se retrouvent sur beaucoup d’individus du groupe des Indica. Il dit encore que la tige est sans aiguillons, d’où il infère que les rameaux doivent en être privés. Caulis inermis… glaber absque aculeis; videtur itaque ex toto inermis. Il est impossible d’admettre une telle conclusion qui se trouve fausse par le fait, car les rameaux en question, et nous l’avons vérifié souvent, sont toujours munis d’aiguillons; les sommités seules en sont privées. Toutefois le savant botaniste a fait sa description sur le sec, ainsi qu’il le dit lui-même, on ne doit donc pas s’étonner de sa méprise.
Au reste, le R. Longifolia présente tous les caractères de l’Indica: les étamines offrent les mêmes phénomènes: la déflexion des lanières du calice avant l’épanouissement est semblable; l’arbuste reprend de bouture avec la même facilité: il est en fleurs presque toute l’année, enfin, les rapports sont tels que nous nous sommes convaincu que le Rosier de Willdenow n’était, ainsi que nous l’avons dit, qu’une variété à longues feuilles du Rosier des Indes. Notre opinion se trouve d’ailleurs confirmée par les résultats du semis des fruits d’un Bengale ordinaire fait en 1810, par M. Bounder, médecin à Dijon, lequel a obtenu une sous-variété absolument semblable à celle de Willdenow, avec cette différence seulement que les pétales étaient allongés en lanières comme ceux de la fleur du soleil vivace des jardiniers. (Voyez De Laun. Bon Jard. 1813, p. 781).
Ce Rosier n’est pas commun; il exige l’orangerie. On le connaît dans les pépinières sous le nom de R. Persicifolia, Rosier à feuilles de pêcher. Il ne faut pas le confondre avec le Rosier à feuilles de chanvre, ou R. Alba Cymbæfolia, dont nous avons parlé, tome 1, p. 98, var. κ.
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