Magnifique arbrisseau qui s’élève jusqu’à huit à dix pieds. Ses rameaux glabres sont armés d’aiguillons assez forts, un peu crochus, rougeâtres sur les branches florifères, et bruns sur les rameaux adultes. Les feuilles se composent de cinq à sept folioles ovales-pointues, rarement obtuses, glabres, vertes en-dessus, plus pâles en-dessous, simplement et finement créne-lées: elles sont portées par des pétioles velus, munis de plusieurs petits aiguillons recourbés qui s’étendent, par-fois, jusque sur la nervure de la foliole impaire. ’A la base de ce pétiole sont deux stipules bifides, pointues au sommet, denticulées et glanduleuses en leur bord. Les fleurs, latérales et terminales, les premières écloses, plus grandes que celles du Rosier Muscade, les autres à-peu-près de la dimension des fleurs de ce dernier arbrisseau, répandent une odeur très-suave. Elles naissent rarement solitaires, plus souvent, trois ou six ensemble, à l’extrémité des rameaux où elles se réunissent en une espèce de panicule souvent composée d’une telle quantité de fleurs, qu’on en a compté jusqu’à cent-trente, lesquelles se développent suc-cessivement, et très-bien. Les tubes ovoïdes des calices, les pédicelles allongés qui les soutiennent, et les pédoncules com-muns, sont couverts d’une espèce de duvet court et serré. Les divisions du limbe, deux entières, et trois munies de quelques pinnules simples, sont pointues au sommet, cotonneuses à l’in-térieur, et garnies en leur bordure de quelques petites glandes sessiles. La corolle est composée de sept à huit rangs de pé-tales, d’un blanc lavé de rose, un peu jaunes vers l’onglet, irrégulièrement échancrés au sommet. Styles libres, à stigmates un peu rougeâtres.
Ce bel arbrisseau est un produit de la culture de M. Philippe Noisette, lun des plus habiles pépiniéristes de l’Amérique septentrionale; c’est pourquoi les amateurs, dans ces contrées, se sont empressés de lui donner son nom, comme un juste tribut de leur recon-naissance. M. Louis Noisette, son frère, pépiniériste à Paris, s’occupe de le propager en France; et c’est dans sa rare collection (où il a fleuri en 1818) que nous avons pris notre modèle. Le Rosier de Ph. Noisette est, selon nous, hybride du Rosier Muscade et du Rosier des Indes, dont il participe évidemment par le feuillage, la disposition des fleurs, l’époque de la floraison, etc. Cependant, le premier s’en éloigne par ses styles soudés, comme par ses fleurs absolument blanches et plus petites; et le second, par la déflexion des lanieres du calice avant l’épanouissement, ses étamines longues et contournées se renversant sur les styles, enfin par le don qu’il a reçu de donner continuellement des fleurs. La semence des graines nous apprendra, par la suite, s’il doit se reproduire sous les mêmes formes, et constituer une espèce nouvelle. Quoi qu’il en soit, notre Rosier étale ses fleurs au mois de juillet, et elles se succèdent sans interruption et avec abondance jusqu’aux gelées, auxquelles un jeune pied, livré à la pleine terre dans notre jardin, a résisté cette année (1820), quoique nous n’ayons pris que la simple précaution de le faire couvrir de feuilles. Quand il sera acclimaté, il fera l’ornement de nos parterres, avec d’autant plus de raison, que le parfum de ses fleurs est aussi agréable que celui de nos Cent-feuilles, quoique d’une autre nature.
R. Germinibus ovatis pedunculisque villosulis; foliolis glabris sim-pliciter argute crenatis; petiolis glanduloso-subtomentosis, aculeatis; caule aculeis validis, subrectis; floribus paniculatis. (N.)
The original French description of this flower is transcribed here from original scans rather than using an automated translation service to preserve the author’s original voice in the time it was written. Automated translation is available but can be prone to mistakes.