Cet arbrisseau sélève en un buisson touffu à la hauteur de deux ou de trois pieds. Ses tiges sont armées d’aiguillons crochus très-dilatés à leur base. Les feuilles se composent de cinq à sept folioles, répandant, lorsqu’on les froisse entre les doigts, une forte odeur de pomme de reinette, simplement dentées, à dents serraturées, munies en-dessous et en leurs bords de poils entremêlés de glandes visqueuses et sessiles. Elles sont supportées par un pétiole velu, glanduleux, garni de quelques petits aiguillons jaunes et recourbés; il est muni à sa base de stipules larges, étalées, bifides, aigues au som-met, à bords glanduleux. Les fleurs, souvent solitaires, par-fois disposées par deux ou par trois à l’extrémité des petits rameaux qui croissent le long des branches principales, répandent une légère odeur, un peu analogue à celle des feuilles. Le tube du calice est court, presque globuleux; le pédoncule qui le soutient est allongé, et l’un et l’autre sont hérissés de longs poils spiniformes, surmontés de petites glandes verdà-tres. Les divisions du limbe, surpassant en longueur le bouton de la fleur, sont souvent entières, rarement munies d’une ou de deux pinnules, spatulées, quelquefois foliacées au sommet, velues à l’intérieur, et couvertes extérieurement d’une multitude de petites glandes visqueuses: ces divisions persistent long-temps. Le fruit est de forme hémisphérique; il rougit en mûrissant, et perd alors une partie des poils roides dont il était hérissé. Corolle de cinq pétales, d’une jolie couleur rose, un peu jaunes vers l’onglet, échancrés en cœur au som-met. Styles velus et peu saillants.
Ce Rosier croît naturellement dans les îles de la Grèce. M. Demetrius, comte Valsamachi, secrétaire de l’Assemblée législative des États-Unis des iles Ioniennes, savant distingué, l’a trouvé dans les environs de Corfou. Dans ces contrées, on emploie son fruit à faire des conserves et des confitures.
Le Rosier de Crète ressemble beaucoup, par son port, au Rosier connu sous le nom d’églantine de Clémence Isaure (voyez p. 94, v. ξ). Mais celui-ci s’élève moins, et il est plus étalé; ses pédoncules sont très-courts et constamment uni-flores; ils sont d’ailleurs glabres, ainsi que les tubes des calices sur lesquels on n’aperçoit que très-rarement quelques soies éparses.
Cet arbrisseau est de collection botanique; c’est pourquoi il est peu répandu. Il a été connu de Tournefort; c’est M. Dupont qui l’a communiqué. Il fleurit en juin.
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