Cet arbuste peut atteindre à une très-grande hauteur comme tous ceux de ce groupe: celui qui existait chez Du Pont avait trente pieds d’élévation. Ses tiges sont armées d’aiguillons épars, les uns droits, les autres recourbés. Les feuilles se composent de cinq folioles, quatre ou six fois plus grandes que celles du Sempervirens de nos forêts, glabres et luisantes, surtout en-dessus, arrondies à la base, pointues au sommet, simplement et assez finement dentées. Elles sont portées par un pétiole muni de poils et de glandes, ainsi que de plusieurs petits aiguillons recourbés, ayant à sa base deux stipules dé-currentes, bifides, pointues au sommet, denticulées et glanduleuses en leur bord. Les fleurs, d’une odeur agréable, naissent par trois, six, et plus encore, à l’extrémité des rameaux qui croissent le long des branches principales, et forment, par leur réunion, une espèce d’ombelle. De longs pédoncules hispides glanduleux les supportent avec grace: chacun d’eux, excepté celui du milieu, est muni de deux petites bractées qui lui sont propres. A la base du pédoncule commun sont deux autres bractées plus grandes, quelquefois foliacées. Les tubes ovoïdes des calices sont, le plus souvent, glabres. Les divisions du limbe, trois pinnatifides et deux simples, sont velues extérieurement, et couvertes de duvet à l’intérieur et sur les bords. La corolle est composée de cinq pétales blancs dans l’intérieur, et par-fois parés, à l’extérieur, de quelques fascies longitudinales de couleur rose. Les styles, dans cette variété, sont très-remarquables: soudés, velus (sur-tout auprès des stigmates, longs de cinq à six lignes, ils présentent une forme qu’on pourrait appeler Phalloïde; c’est par ce motif que M. Du Pont, qui n’avait pas su rattacher ce Rosier à son type, le nommait Rosa Phalloidea. Les fruits viennent difficilement à maturité dans le climat de Paris.
Ce Rosier, très-rare en France, conserve ses feuilles l’hiver, ainsi que tous les individus de cette série. Nous sommes autorisés à croire qu’il croit spontanément dans l’ltalie, car nous l’avons trouvé parmi plusieurs Rosiers sauvages desséchés qui nous ont été envoyés de Florence. Nous le cultivons depuis long-temps, et c’est Du Pont qui nous l’a communiqué. L’individu qui appartenait à ce célèbre cultivateur a passé, avec sa collection, dans le carré des Roses, au Luxembourg, où nous l’avons vu, pendant long-temps, végéter avec une grande vigueur, et étendre ses longs rameaux horizontalement, parce qu’on avait négligé de lui donner un tuteur; mais nous ne l’avons plus revu cette année.
L’arbuste est de pleine terre et ne donne ses fleurs qu’à l’exposition du midi: toutefois, pour en obtenir, il faut éviter de le tailler. Tous les sempervirens sont dans le même cas: l’espèce qu’on cultive dans l’école de botanique, au Jardin du Roi, à Paris, ne fleurit que dans le haut, parce que cette partie du Rosier est la seule qui, en raison de son élévation, échappe au ciseau et à la serpette.
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