Nous avons donné à cette belle variété du R. Sempervirens, le nom de M. Leschenault, qui a bien voulu nous la com-muniquer. Ce savant voyageur l’a trouvée sur la montagne de Nelligerry, l’une des plus élevées de celles de Gate, en Asie, dans la presquile en-deçà du Gange.
L’arbrisseau est rampant, de sa nature; mais lorsqu’il rencontre un soutien, il sélève à une hauteur prodigieuse (soixante à soixante-dix pieds). Ses branches, armées de quelques aiguillons épars, sont d’une teinte violette recouverte d’une espèce de poussière glauque, qu’on pourrait comparer à la gelée blanche: le même phénomène se fait remarquer sur presque toutes les parties foliacées du Rosier. Les feuilles se composent de cinq ou sept folioles elliptiques, ovales à la base, pointues au sommet, finement et simplement dentées. Elles sont portées par des pétioles munis d’un grand nombre de poils glanduleux, entremdlés de quelques petits aiguillons crochus. Les stipules sont décurrentes, à bords simples, bifides au som-met. Les fleurs, d’une odeur suave, naissent, plusieurs ensemble, à l’extrémité des ramuscules qui croissent le long des branches principales. Le pédoncule qui les supporte, ainsi que le tube ovoide du calice, sont recouverts d’un très-grand nombre de poils glanduleux. Les divisions du limbe sont en-tières, spatulées, ou pointues, et parfois bifides au sommet. Corolle de cinq pétales, grands, d’un blanc pur, échancrés en cœur. Etamines nombreuses; styles soudés, réunis en une colonne hérissée d’un grand nombre de petits poils jaunâtres, et surmontés de stigmates violets.
Le Rosier Leschenault a quelques rapports avec le Sempervirens latifolia que nous avons publié vol. a de cet ouvrage, p. et fig. 49; mais ce dernier s’en éloigne par ses tiges et toutes ses parties foliacées de couleur verte ordinaire; ses tubes à peu près glabres; ses divisions calicinales pinnatifides; ses pétales souvent marqués, à l’extérieur, de fascies longitudinales rougeâtres, etc.
Les naturels du pays dans lequel ce Rosier croit spontanément l’appellent Samatigné. Il n’en existe, à Paris, que des échantillons desséchés qui appartiennent à M. Leschenault De Latour. Les jardinistes regretteront qu’il n’ait pas été possible d’en apporter en Europe quelques pieds vivants: il eût été curieux de voir dans nos parcs et nos jardins paysagistes un frêle arbrisseau s’élancer vers le sommet de nos plus grands ar-bres, les surpasser encore, et répandre au loin le parfum de ses fleurs.
R. germinibus ovatis pedunculisque hispido-glandulosis; caule petiolisque aculeatis, violaceo-pruinosis; stylis in columnam pilosam coalitis. (N.)
The original French description of this flower is transcribed here from original scans rather than using an automated translation service to preserve the author’s original voice in the time it was written. Automated translation is available but can be prone to mistakes.