Arbrisseau qui s’élève, en buisson peu fourni, à la hauteur de deux pieds ou environ. Les rameaux sont couverts d’une multitude de petits aiguillons droits, inégaux, très-rapprochés entre eux. Les feuilles se détachent promptement de la partie inférieure des branches; mais celles qui sont les plus voisines des boutons de la fleur et qui enveloppent presqu’entièrement les pédoncules et le tube, sont persistantes, et ne se détachent qu’à la maturité du fruit. Il en résulte que la Rose épanouie semble posée sur un lit de feuilles. Les folioles, au nombre de trois, cinq, sept, sont ellipsoïdes, finement dentées, glabres sur les deux faces, d’un verd un peu obscur en-dessus, et plus pâles en-dessous. Le pétiole qui les supporte, muni de glandes sessiles et de quelques petits aiguillons crochus, présente, à la base, des stipules étroites, bifides et rougeâtres. Les fleurs, d’une odeur fort agréable, naissent solitaires à l’extrémité des rameaux. Elles sont portées par des pédoncules couverts de poils entremêlés de glandes sessiles. Le tube du calice, en forme de dé à coudre, est glabre, lavé d’une teinte rougeâtre au sommet, et muni de quelques poils flexibles à la base. Les divisions du limbe, plus courtes que les pétales, entières, pointues au som-met, sont colorées à l’extérieur. Corolle de quatre à cinq rangs de pétales d’un rose-tendre, jaunâtres vers l’onglet, échancrés en cour au sommet. Styles libres, presque sessiles, réunis en faisccau au centre de la fleur. Fruits à peu près globuleux et rouges à la maturité.
Ce Rosier participe du R. Pomponiana par son port, l’odeur agréable de ses fleurs, enfin par ses folioles rassemblées en une espèce de panache autour des boutons, comme dans le Pomponia foliacea, Vulg. la Mignone charmante des jardiniers.
Il participe encore du Turbinata par la forme de ses tubes:
Du Gallica par la forme et la disposition des aiguillons
Enfin du Bifera par le don qu’il a reçu de donner des fleurs très-odorantes depuis le mois de juin jusqu’à la fin d’octobre. C’est donc un véritable hybride, dont cependant les graines, semées dans notre jardin au printemps de 1819, nous ont reproduit le même individu avec ses caractères principaux. Cette dernière circonstance nous a déterminés à donner à nos souscripteurs la figure de ce Rosier qu’on ne trouve que greffé dans les collections. Pour le proclamer espèce, il faudra connaître le résultat du nouveau semis que nous avons fait des graines de quelques fruits qui sont parvenus à maturité cette année (1822).
Notre Rosier, quoique fort agréable par ses parfums, l’est moins que beaucoup d’autres de nos jardins, à cause de la difformité de son port: en effet ses branches se dépouillent de leurs feuilles souvent avant le développement des boutons, autour desquels il ne reste qu’un amas de feuilles florales, presque sessiles, qui persistent jusqu’à la maturité du fruit.
Nous avons dédié ce Rosier à la mémoire de Étienne Pierre Ventenat, botaniste laborieux, membre de l’Institut de France, auteur du tableau du règne végétal; du catalogue des plantes de CrIs; du jardin de la Malmaison, avec cent-vingt gravures faites sur les dessins de P. J. Redouté, etc.
Ce botaniste qui a fourni un grand nombre d’articles au magasin encyclopédique, et autres journaux scientifiques, né à Limoges le 1er mars 1757, est mort à Paris, l’un des conservateurs de la bibliothèque de Sainte-Geneviève, le 13 août 1808.
R. germinibus digitaliformibus basi pedunculisque glanduloso-hispidis; caule aculeis inequalibus confertissimis rectis; alabastris foliolis floralibus subsessilibus obsitis. (N.)
The original French description of this flower is transcribed here from original scans rather than using an automated translation service to preserve the author’s original voice in the time it was written. Automated translation is available but can be prone to mistakes.