Une souche ligneuse horizontale ou oblique, de laquelle sortent des fibres radicales, nombreuses et presque simples, donne naissance à une ou plusieurs tiges cylindriques, droites ou un peu flexueuses, hautes de un à trois déci-mètres. Des feuilles radicales assez nombreuses, disposées sur deux rangs opposés, comprimées en forme de glaive, linéaires, longues de six à quinze centimètres, entourent la base de ces tiges, qui portent elles-mêmes deux ou trois feuilles pareilles, mais plus courtes.
Les fleurs, disposées en grappe terminale, étroite, plus ou moins longue et serrée, sont petites, blanches, portées sur des pédicelles très-courts. Chacun de ces pédicelles est accompagné à sa base d’une petite bractée membraneuse, et porte immédiatement au-dessous de la fleur une sorte de calice ou collerette extrêmement petite, formée d’une seule foliole à trois lobes peu distincts.
Le périgone est blanc, divisé profondément en six segments lancéolés, un peu aigus, concaves et étalés. Les filaments des étamines, au nombre de six, sont en forme d’alène, et presque aussi longs que les segments du périgone, à la base desquels ils sont insérés. Ils supportent des anthères ovales-arrondies.
L’ovaire est libre, ovale-oblong, divisé à son sommet en trois pointes, terminées chacune par un style tres-court et un stigmate simple. Il se transforme en une capsule à trois coques séparées au sommet, chacune desquelles est formée d’une seule valve, dont les bords, recourbés en dedans en manière de cloison, viennent se réunir dans l’axe du fruit. Les graines sont nombreuses, petites, brunes et oblongues.
La Tolieldie des marais est assez commune dans le lieux tourbeus des Alpes, des Pyrénées, et de la plopart des montagnes de l’Europe et de la Sibérie, ois elle forme des gazons serrés. La difficulte de sa culture fait qu’on ne la voit que rarement dans les jardins. Elle fleurit en été.
Cette plante, réunie par Linné ans Anthérice, dont elle diffère par plusieurs caractères essentiels, en a été séparée avec raison par la plupart des auteurs modernes. Quelques-uns l’ont rapportée avec plas de fondement à d’autres genres plus connus, et particulièrement aux Helonias, dont elle se rapproche en effet par la structure de ses fleurs et de ses fruits, mais dont elle diflère par son port, par la présence d’une sorte de calice, et par le nombre plus considérable de ses graines: d’autres botanistes, an sentiment desquels nous croyons devoir nous ranger, en ont fait un genre à part auquel se rapportent quelques plantes de l’Amérique septentrionale, dont on doit la première connaissance au célèbre voyageur Michaux. Parmi les dillérents noms qu’on a assignés à ce genre, celui de Tofeldia, employé pour la première fois par Hudson, ayant l’avantage de n’avoir jamais été applique à aucune autre plante, doit être préféré.
Les Tolieldies doivent être séparées non-seulement des Anthéries, mais encore de la famille entière des Asphodèles. Elles appartiennent à la grande famille des Jones de M. de Jussieu, et particulièrement à ce groupe bien caractérisé dont M. Decandolle a fait une petite famille à part, sous le nom de Colchicacées. Elles séloignent cependant de ces dernières par le port, et se rapprochent davantage à cet égard des Alismacées.
La Plante entière de grandeur naturelle.
Fam. des Colchicacées. Juss.—Hexandrie trigynie. Lin.
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